OYAPOCK RETOUR AU BRESIL
samedi 7 juillet 2007
Mercredi soir, on a partagé une super soirée avec Xavier LO Pinto. C’est un baroudeur de première, il a beaucoup voyagé et surtout roulé en side-car, sur une base de 400 DT (prototype maison) de Rio à Cayennes, et cela tout par la piste… (il avait aussi traversé le Sahara dans un trip précédant !)
Il s’occupe de nous vraiment très gentiment, il nous prête même sa voiture de courtoisie.
Il connaît aussi beaucoup de monde et nous facilite notre séjour qui déjà en trois jours est très riches d’aventures…
A peine arrivés à Cayennes, nous retournons au Brésil. Direction OYAPOCK. C’est un village Brésilien à 220 kms d’ici, de l’autre côté du fleuve qui s’appelle aussi Oyapock et qui fait frontière entre la Guyane et le Brésil.
Départ donc jeudi matin, un peu fatigués car nous nous étions couchés à plus de 2 heures du mat de chez Xavier et nous n’avions pas encore récupéré la fatigue de nos 6 jours de navigations. Mais bon, Grikipac nous ont gentiment proposé de les accompagner pour cette sortie de 3 jours. Alors…
On a seulement mis 7 H 14 mn pour cette première étape Guyannaise !!! Chrono en main !!!
Pourquoi ? A cause de l’essence !!!
On était sensés prendre de l’essence à 60 kms mais lors d’un barrage de gendarmerie à cette même distance, ce sont ces charmants messieurs en culottes courtes qui nous ont conseillé de faire demi tour pour le plein et d’aller à Cacao. La station où nous pensions aller était en fait fermée depuis un an …
Mais voilà, on était déjà sur réserve depuis un moment . On a donc serrés les fesses un moment pour espérer ne pas tomber en panne. Et c’est miraculeusement que l’on est arrivés à Cacao.
Et là, double surprise !!!
La première est qu’il y a dans ce village que des mhongs : pas un seul blanc ou noir ou métisse ou amérindien… On a eu un accueil charmant et après leur avoir demandé 4 fois où était la station, on a trouvé….
La deuxième, nous voilà arrivés à la station fermée.
Bon, elle n’ouvrait en fait que de 7H30 à 9HOO et 17 H à 18 H 30… Et il était midi. Que faire dans ce tout petit village quand même un peu paumé… Ce n’est pas que l’on était pressé mais on ne voulait pas rouler de nuit, à priori fortement déconseillé pour des problèmes de sécurité… Sur ces entrefaites, Xavier appelle et nous trouve une solution palliatives. Il connaît vraiment beaucoup de monde et pas seulement à Cayenne mais dans toute la Guyane. Il nous envoie dans une « pousada amie » qui nous a dépanné de 20 litres au bidon.
Et après un petit pique-nique à la française (on a retrouvé les plaisirs saucissons, jambon et fromages…) nous voilà repartis…
Après avoir passé le deuxième contrôle de gendarmerie (on flippe un peu à chaque fois car la voiture que Xavier nous a prêté n’a pas eu son contrôle technique et la carte-grise lui a été retirée…)sans mal car ils ne demandent que les passeports, que ne voit-on pas en plein milieu de la route à quelques kilomètres plus loin !!!!!!!!!!!!!!!
Un animal que je n’aurai jamais cru voir de ma vie en liberté : UN JAGUAR !!!
De toute ma vie de vacancière en Guyane, je n’irai plus jamais faire un petit pipi tranquillement à l’abri des regards dans un chemin… Honnêtement, je ne pensais qu’il était possible de nos jours de se retrouver face à un jaguar en liberté.
C’est vrai qu’il venait juste de se faire taper par une voiture. On voit sur la photo que son train arrière à souffert. Malgré tout, il a eu l’énergie nécessaire pour aller donner un coup de pattes terribles à la voiture de location de Grikypac qui avait juste ralenti.
Mais que faire pour lui ? Appeler qui ? Malaurie voulait absolument descendre et aller le sauver. Ses cris ont duré un bon moment et les larmes…
Un camion militaire est passé un moment après ; on espère qu’ils ont fait quelque chose pour cet animal.
Est ce pour cette raison qu’il est conseillé de rouler de jour ? Ou est-ce pour le risque de se faire arrêter et tuer ? On a compté plus de 30 voitures sur le bas côté, tantôt brûlées, tantôt criblées de coup de chevrotine ou autre…
C’est donc en fin d’après-midi que l’on est arrivés à St Georges d’Oyapock. Ouf !!!
Mais Xavier nous appelle et nous invite fortement à laisser les voitures chez son copain Georges, quelqu’un de très nature : un personnage, très baroudeur également…
Aussitôt voitures parquées, aussitôt nous voilà embarqués pour 8 kms de pirogue.
Et on arrive chez Rona, au Brésil donc, dans une belle pousada qui permet l’hébergement en carbet.
On est accueilli par un beau ara.
Rona est un ancien orpailleur. Alors que du côté brésilien, c’est impossible de chercher de l’or : les autorités sanctionnent physiquement (parfois en coupant un membre) ou par de la prison. Il y a beaucoup de Brésiliens qui pillent l’or guyanais : le danger est juste de se faire confisquer le matériel et d’être reconduit à la frontière.
On a donc dormi pour la première fois dans les hamacs protégés d’une moustiquaire.
L’équipage de Grikypac et Xiloa se sont retrouvés bien alignés.
On avait juste mis les deux hommes à chaque extrémité pour limiter les nuisances sonores : leurs doux ronflements nous ont quand même bien bercés… Mais on a tous bien rigolé, les enfants se sont bien éclatés.
Mais cela fait quand même bizarre de dormir dans une espèce de maison qui a juste un toit et un mètre de mur tout autour.
Le bruit des animaux et de la pluie étaient bien présents…
Ah, j’allais oublier que l’on a assisté au vol des toucans et vu 3 beaux péroquets.
Le lendemain, nous sommes repartis en pirogue pour aller voir le saut Maripa : le fleuve et l’Amazonie : respect…
On a même assisté à un passage « raté » d’une pirogue d’orpailleurs. Ils n’ont pas réussi à remonter le saut : ils ont donc du décharger hommes et matériel pour retenter.
La ballade a vraiment été super : on est vraiment dans une autre dimension, la végétation est luxuriante et immense et d’une densité incroyable.
Par contre, je suis un peu déçue de ne pas voir de fleurs : cela ne doit pas être la saison…
Avec notre grande pirogue de 15 mètres, on est rentrés dans un tout petit passage d’arbre pour arriver à une petite cascade superbe. On a eu le privilège de voir une anguille électrique carrément balaise…
Après avoir repasser une nuit en hamac (la deuxième nuit s’est beaucoup mieux passée avec l’expérience) on est retournée au bateau en seulement 3 heures sans problème particulier.
Pour finir, j’ai découvert le poivrier.
Une image insolite : ici toutes les poules vivent dans les arbres… C’est plus sûr.