NIOMOUN - Sénégal
Impossible encore ce matin de passer le banc de sable. Après plusieurs essais et un plantage, nous avons fait appel à un pêcheur local qui est venu nous rejoindre en pirogue et à la rame. Et lui, du premier essai, il nous a fait franchir le banc de sable. Il est à noter que l'on a labouré le fond de ce bolon sur au moins 20 mètres avant de retrouver quelques centimètres d'eau sous la quille malgré la marée haute. Nous voillà arrivés à Niomoun, un village encore perdu au milieu de la mangrove et des rizières.
C'est assez sympa de retrouver d'autres bateaux car depuis Dakar et le CVD, on avait juste rencontré quelques pirogues… Il y a une quinzaine de voiliers mouillés tout au long du bolon. Sur ces quinze bateaux, il n'y en a que la moitié d'occupés. Et parmi les occupants, les ¾ sont là, à l'ancre, depuis plusieurs mois voir plusieurs années. Le village de Niomoun est encore bien différent de ceux que nous connaissons. Au campement, il y a toutes les commodités. C'est notre première douche au sceau : très rafraîchissante…
Pour les toilettes, Axel nous a bien fait rire quand il nous a dit tout ennuyé qu'il n'avait pas trouvé la chasse d'eau. Pour l'eau, il n'y a plus d'eau en bouteille. Il faut boire dans la jarre commune qui a une chope. Heureusement, on n'a pas trop souvent soif et il ne sont jamais (ou presque) en panne de bière, coca, sprite, fanta. Au niveau magasin, il n'y a vraiment pas grand chose. On a quand même réussi à trouver du pain mais c'est une chance. Le deuxième jour de notre arrivée, il nous fallait 5 pains et on n'a réussi qu'à en acheter trois : après panne de farine pour le boulanger.
On ne trouve aucun légume, aucun poisson et bien entendu aucune viande à acheter. Quand on a voulu réserver pour manger le lendemain au campement, ils ont mis un certain temps à nous répondre. On a maintenant bien compris qu'il ne savait pas vraiment quoi nous faire à manger. On a eu beaucoup de chance : ils ont pêché du capitaine le matin et nous l'on bien préparé, accompagné de frites et en dessert d'un très bon gâteau à la banane.
Le village de Niomoum est partagé en 4 quartiers dirigé par le chef de tribu : Yassinte.
Paul-Ignace, le responsable du campement a été notre interlocuteur. Par lui, on a réussi à commander des crevettes (2 000 CFA, 20 FF, 3 euros) pour deux kilos de crevettes toutes fraiches ramassées dans un petit bras du bolon. Il est à noter que l'on est aujourd'hui complètement à sec de légumes, de viande et de poissons. Et hier soir, on a acheté à Michel, un pêcheur local un demi capitaine de 7 kilos. Bon, on a de quoi manger pendant trois jours : c'est l'essentiel… Avec les crevettes, Florence et les enfants se donnent à cœur joie de pêcher : la crevette est de loin le meilleur appât. Résultat du jour : un crabe, un oursin, 4 petits poissons de moins de 10 cms et une carpe de 30 cms. Résultat très satisfaisant pour des novices de la pêche du bateau. On a du mal à s'intégrer à ce village. - Avec les autres Français, on n'arrive pas bien à discuter avec eux. Ils sont bien entendus sympas mais on est quand même les étrangers. Eux, ils partagent et apprécient cette vie depuis longtemps. Nous, on a quand même du mal à ne rien faire. Leur rythme de vie est RDV à 13 H et vers 18 H pour boire un pastis ou une bière. Mais même entre eux, les sujets sont vites épuisés… - Avec les Sénégalais, on a eu du mal à s'intégrer hormis au campement (endroit aménager pour les marins). La journée, le village est vide. Les habitants travaillent aux rizières ou bien vont pêcher (pour les hommes)et les enfants de plus de 6 ans sont à l'école. Le soir, ils rentrent à la nuit et restent dans leur case. Le meilleur accueil était peut-être les enfants de moins de 6 ans qui aimaient bien nous accompagner. Il arrivait qu'ils soient jusqu'à 27 : une belle escorte… Du coup, on a choisi de retourner passer Noël à Carabane où Ousin nous a permis de partager des moments magiques. Ils s'est vraiment mis en quatre pour nous faire plaisir. Il n'y aura probablement pas d'autres Français mais tant pis : ce sera plus authentique. Au menu, ce sera Gambas et un cochon de lait au barbecue. Pour le reste, je pense qu'il y aura du riz. On va assurer et se faire un gâteau pour le jour de Noël. Le meilleur souvenir qu'il nous restera de Niomoun sera la tranquillité de son mouillage : pas loin du bois sacré, entre mangrove et village avec oiseaux très variés comme voisinage le plus proche. Les enfants se sont baignés et ont fait de la planche à rame.
Luc a nettoyé le coque de Xiloa : il a utilisé pour la première fois notre matériel de plongée. Le seul inconvénient est que l'eau est quand même verte et trouble et qu'il y a pas mal de courant…et qu'elle n'est qu'à 22°… Aujourd'hui, samedi 23 décembre, nous voilà reparti pour KARABANE !!!