NOEL A CARABANE
Dimanche 24 décembre
Cela fait vraiment bizarre d’être à Noël. Il fait toujours beau et ici, à Karabane, il n’y a pas de décorations de Noël dans les rues. D’abord, il n’y a pas de rues mais seulement des allées en sable (aucun véhicule, aucun vélo dans toute l’île). Ensuite, les gens n’ont pas les moyens de faire des cadeaux.
Le seul moment où on a entendu parler de Noël était quand Ousin nous a dit que son frère chantait dans la chorale pour Noël.
Dans un premier temps, il y a eu un passage chez les coiffeuses locales qui ont réussi à tresser les cheveux des filles (Malaurie et Laurine) très près du crâne : super bien réussi.
Florence a testé une version plus « aérienne » des tresses.
Dans un deuxième temps, on est allé au restaurant (restaurant tenu par l’un des 40 frères de Ousin) que Ousin nous avait réservé.
On était non seulement les seuls Français mais aussi les seuls clients.
D’ailleurs, il n’y avait pas d’autres tables de disponible vue la taille du restaurant.
Le bar était exceptionnel avec un fromager comme support d‘étagères.
On a mangé à la lueur de deux lampes à pétrole et d’une bougie dans le bas d’une bouteille en plastique ET LES PIEDS DANS LE SABLE ET COMME MUSIQUE DE FONDS : LES VAGUES toutes proches (de plus en plus proche : la marée montait).
L’éclairage : ce n’était pas pour le charme mais par obligation : il n’y a pas d’électricité à Karabane…et le restaurant n’a pas de groupe électrogène.
Au menu : énormes gambas locales (délicieuses)
Cochon de lait grillé (nous aurions peut-être préféré une dinde)
Frites (au grand bonheur des enfants)
Salade de fruits locaux.
Dans un troisième temps, nous sommes allés à l’église (qui est juste en face de la mosquée)
Grande première pour nous et les enfants qui ne sommes pas chrétiens.
Moment chargé d’émotion qui va nous resté en mémoire :
. Une chorale superbe accompagnée de jumbés
. Une bonne dizaine de coupures de courant qui n’a pas réussi à perturber les deux prêtres qui continuaient à lire et à chanter à la lampe de poche sans aucun temps mort.
. Le bip bip continuel de l’installation électrique solaire qui était en alarme
. Le grognement des cochons et les « BEEEEEEE BEEEEEEEEEE » des chèvres devant la porte n’ont gêné en aucune façon le déroulement de la messe.
. Pour finir et en preuve de fraternité, nous nous sommes tous embrassés ou serrés la main : les plus anciens du villages, dans leur plus beau costume, sont venus directement nous saluer. Moment très riches en sentiment…
. Malaurie qui en avait assez de se lever et de s’asseoir et qui est même sortie seule un peu avant la fin (nous avons été un peu gênés)
. En fin de cérémonie, les prêtres n’ont pas manqué de nous inviter pour le lendemain à la messe de 10 H 30…
On est vraiment très contents d’être allés à la messe, nous ne sommes pas convertis pour autant et n’avons pas compris grand chose car la messe était essentiellement en diloa et latin !!! Quelques phrases et quelques chants étaient en Français.
Dans un quatrième temps, on est allés tous les 7 (nous 5 + Ousin + Florence) à la maison des jeunes (dite discothèque).
Une musique hyper forte, pas un seul spot mais quelques fluos pour ne pas être dans le noir nous ont permis de passer un moment sympa.
Les noirs dansent vraiment bien : ils ont le rythme dans la peau … Et les filles sont vraiment hyper belles…
Malheureusement, Malaurie nous a un peu gâché la soirée : elle était tellement inquiète que le Père Noël ne passe pas cette année à cause de l’éloignement ou du bateau qu’au bout d’une heure, il a fallu rentrer.
Et, au miracle, le père Noël était bien passé avec sa pirogue…Il a même laissé des papillotes à l’arrière du bateau.
Malaurie et Laurine ont eu un appareil photo : Malaurie en rêvait depuis longtemps.
Axel a eu une épée star wars (entre autre) qu’il ne quitte plus…
Et nous, des bons chocolats que l’on apprécie… (après nos repas riz-poisson).
C’est avec la marée de 10 heures du 25 décembre que l’on a levé l’ancre avec Ousin à bord, pour Ziguinchor.
La navigation s’est faite au moteur avec la marée et c’est en seulement 5 heures que nous avons parcouru les 32 miles (59 kilomètres). La difficulté était d’éviter les bancs de sable et les nombreuses pirogues.
On a jeté l’ancre devant l’hôtel Kadiandoumagne.
A nous la vie facile…
C’est encore une approche très différente de ce que l’on a connu du Sénégal.
Cet hôtel de Ziguinchor nous accueil avec piscine, cocotier, wifi et gentillesse …
C’est vraiment le confort retrouvé avec de l’eau au ponton, de l’électricité dans la ville (à noter qu’il y a plusieurs coupures électriques par jour et que l’hôtel a un groupe électrogène qui fonctionne très bien)
C’est aujourd’hui jeudi que Florence nous a quitté pour aller prendre son avion à Dakar.
Le seul ferry, le Willis, qui fait la navette entre Ziguinchor et Dakar était complet (chose très rare…). Elle a donc loué un taxi local, officiellement de 7 places pour se rendre à Dakar : une magnifique 505 de quinze ans d’âge avec les pneus bien rôdés qui l’a, sans doute, menée à bon port…
Elle a dû payer 50 % de la course la veille afin que le chauffeur puisse faire le plein de gasoil. Mais à la l’heure du rendez-vous, ce matin à 6 heures, il n’y avait pas le chauffeur.
Grand moment de stress et c’est finalement avec 30 minutes de retard qu’il est arrivé.
Ouf, nous attendons maintenant de ses nouvelles !
On commence maintenant à réellement penser à la grande et première TRANSAT.
Nos obligations avant de partir :
- Luc doit aménager notre bambou en tangon pour améliorer les performances du bateau en traversée.
- On doit faire un avitaillement sérieux. On est un peu inquiets : on a, cet après-midi, fait le tour de Ziguinchor pour trouver des œufs. Malheureusement sans succès. On nous a annoncé que les poules étaient en grève… et qu’il fallait réessayer demain…
On est tombés, par hasard, dans la rue des bouchers. On est maintenant sûrs que nous partirons sans viande... On a quand même de la chance : on trouve facilement du riz, des oignons et des pommes de terre… On a cherché dans toute la ville un super marché pour faire les courses : on a trouvé un magasin digne d’une petite superette française…
- Il faut faire des vernis à l’intérieur.
- Il faut faire les pleins d’eau et de gasoil.
Et INCHALLAH comme ils diraient ici…