Traversée Ténérif Cap Vert 3
lundi 30 octobre 2006 Toujours au moteur et on sera encore au moteur jusqu'à l'arrivée à Sal ; l'arrivée est prévue demain après-midi. L'eau de l'océan est à 25,6 ° : les baignades vont être bonnes en arrivant… Depuis hier, on est fort occupé avec la pêche. J'ai personnellement sortie ma 1ère dorade : la plus petite que l'on ai jamais attrapée mais bon, c'est un début et Axel et Malaurie ont chacun eu un petit filet. Dans l'après-midi d'hier, Axel a sortie aussi sa dorade : au moins 2 kg. Quelle fierté.
Et aujourd'hui, c'était le tour de Laurine. Au bout d'une heure, après avoir lancé la ligne, une superbe touche . Mais Laurine abandonne vite à " bout de force " et passe le relais à Luc. Elle se jette sur l'appareil photos : elle venait de prendre la plus grosse dorade jamais pêcher : au moins 10 kg. Magnifique. J'ai d'ailleurs décidé d'en faire une aquarelle. Luc l'a remontée jusqu'à la jupe du bateau et confiant, on a tous attendu qu'elle se fatigue. On était tous contents (une pause pendant le travail du Cned pour les enfants) et aussi vraiment une belle prise. Mais, au moment de la sortir, d'un ultime saut, notre magnifique dorade se libère. Oh !!! grande déception.
Adieu notre bon repas… et chacun a repris sans beaucoup de passion son travail. Une petite parenthèse, en même temps que l'on pêchait, on a vu notre 3ème fût d'huile à la dérive à moitié immergé. (et on n'a pas du tous les voir). Ca fait peur… Pour changer, voilà nos trois anecdotes du moment : Pour Axel. Il est en train d'apprendre le passé simple : pas simple. Pour lui, " nous fions une tapisserie " sans que cela le gène… Pour Laurine. Elle attaque ses maths. Pour cela, elle a besoin de sa calculatrice scientifique. Avant de partir, j'avais bien anticipé la préparation des fournitures scolaires et j'étais sûre de l'avoir emmenée. Début septembre, j'avais procédé à la distribution à chacun de ses affaires, donc à Laurine sa calculatrice. Mais bien sûr, elle ne l'avais pas, voir elle ne l'avais jamais eue. (Ce n'est pas pour la calculatrice mais s'il faut en acheter une nouvelle à Sal, cet achat peut nous occuper peut-être 2 jours sans certitude d'en trouver une). Alors, révolution dans le bateau… On attaque par la cabine de Laurine. Je ne vais pas rentrer dans le détail du rangement de la cabine (elle m'en voudrait) mais toujours est il que j'ai trouvé la fameuse calculatrice au milieu des culottes (propres heureusement). Ouf, nous voilà sauvés… Pour Malaurie. Elle a vu le fond de l'eau (c'est vrai, il n'y a que 3 ou 4 000 mètres de fond) et elle a vu aussi hier Ténérif derrière nous : elle a de bons yeux… Ce que nous, on peut réellement voir, c'est une grande étendue d'eau de part et d'autre. Vu qu'il n'y a quasiment plus de houle, on peut même voir que la ligne de l'horizon est arrondie. On peut aussi admirer en fin de journée un immense champ de nuages et la nuit, un ciel scintillant. Les journée passent vite et on ne trouve plus du tout le temps long comme au début de la traversée. Chacun a trouvé son rythme et plus ça va, plus on se lève tôt et plus on profite de la journée. C'est vrai que les nuits sont maintenant plus faciles. On fait confiance au radar.
Le seul souci, c'est que moi, je ne l'entends malheureusement pas toujours sonner. Tout repose donc sur l'oreille de Luc. La nuit précédente, il a du se lever au moins 5 ou 6 fois. Le radar détecte les gros nuages et nous permet de savoir qu'un grain arrive. Alors, il faut réduire les voiles (on va dire prendre un ris ou plus) que l'on laisse parfois même s'il y a le moteur pour gagner un peu de vitesse. Avec le radar, on sait si on va se prendre une radée ou pas : c'est quand même super… Cette nuit a été bien plus calme : il ne s'est levé qu'une fois. Le pilote automatique demandait confirmation du way point. On n'a rencontré aucun autre bateau.. Et c'est tant mieux, on se sent plus en sécurité de ne pas en voir, au moins il n'y a pas de risque de route collision. Au niveau sécurité, on se sent en sécurité à bord. Une confiance dans le bateau nous permet de vivre complètement libéré de toute inquiétude. Mes seules craintes réelles sont pour la nuit, j'ai toujours un peu peur que Luc passe par dessus bord. Mais avec le temps calme du moment, c'est impossible. La nuit, les enfants ont interdiction formelle de sortir du carré. Juste une petit précision pour les novices de la voile : le pilote est le meilleur ami du marin. Il tient la barre jour et nuit sans jamais se plaindre. Il est programmé pour aller à un point GPS ou tenir un cap (ici pour nous, au 210 °) et il le suit. Luc reprend la barre uniquement pour les arrivées ou les départs. Pour finir mes palabres du jour, on vient de récupérer un poisson volant qui est venu se suicider cette nuit sur le pont du bateau.