AXEL ET MALAURIE
Dans un autre domaine, je vais vous parler de comment vivent Axel et Malaurie le voyage.
J’ai beaucoup de personnes qui m’interroge sur ce sujet…
J’ai essayé de les interroger pour avoir leur avis.
Axel, le plus difficile dans le voyage, c’est de laisser des nouveaux copains et de savoir qu’on ne les reverra jamais… Le plus agréable c’est quand le bateau ne bouge pas trop en navigation et que l’on voit des dauphins.
Pour Malaurie, le plus difficile est d’être loin de sa famille et de ses grands-parents et le mieux, c’est de rencontrer plein de nouveaux copains et copines…
Que ce soit Axel, Malaurie ou nous, on a complètement perdu la notion de quand, quelle heure et quel jour. De ce fait là, on ne voit pas le temps passer et le « manque famille amis » est plus facile à gérer. Personne à bord n’a l’impression d’être parti depuis 4 mois maintenant.
On vit deux histoires bien différentes :
- La navigation
- Les escales
Pour les enfants, en navigation le temps ne compte pas. Ils ne demandent jamais « quand est ce qu’on arrive ? » alors que dans notre vie de terrien, en voiture, c’était une question essentielle. On les laisse évoluer souvent très librement et à leur propre rythme. Il n’est pas rare qu’ils oublient de s’habiller. On les laisse manger aussi un peu comme ils le souhaitent. Ils se font d’ailleurs souvent des petits déjeunés très copieux. Ils sont souvent très patients. Il ne faut pas oublier que parfois il faut tenir d’une main son verre (le bol en nav est déconseillé) de l’autre se tenir soit même et que l’on aurait besoin d’une troisième main pour manger. Il faut être bien organisé et patient pour que les repas ne deviennent pas catastrophes.
Quand la mer est calme (c’est quand même rare pour le moment), ils arrivent à travailler un peu. On fait surtout les matières comme la musique ou l’histoire ou (et) la techno. Il est trop difficile de se concentrer pour les autres matières ou parfois tenir assis demande déjà un effort. Mais si vraiment ça bouge trop, on ne travaille pas. Alors là, c’est le bonheur… C’est le bonheur de naviguer et de pouvoir jouer toute la journée. Et on voit Axel et Malaurie jouer ensemble gentiment, sans se disputer des journées entières et de râler le soir car ils n’ont pas eu le temps de finir. Et c’est assez incroyable de voir qu’à l’arrivée (parfois au bout de plus de 4 jours de mer), ils n’ont pas envie de descendre. Il faut réellement se fâcher pour les faire aller à terre.
En escale, tout est différent. La priorité absolue est l’école. Je reconnais qu’ils ont rarement envie de travailler. Heureusement qu’il reste la motivation de retrouver les copains à terre pour les tenir au boulot. Ma grosse menace (qui fonctionne parfois) : si vous ne vous mettez pas au boulot, on ne pourra pas descendre à terre. Le mieux reste pour Axel la punition de la nitendo DS. Il est puni depuis au moins 15 jours déjà et jusqu’au 15 décembre.
Depuis quelque temps, je m’occupe seule d’Axel et Malaurie. Ce n’est pas toujours facile de m’occuper des deux à la fois mais bon, on avance quand même.
Luc est souvent occupé par ailleurs pour le bateau, les formalités, le repérage, les relations externes…
Lorsque l’on part en visite, ils sont souvent réticents. (ils ne savent pas toujours à quoi s’attendre et je pense qu’il sont sûrement un peu inquiets). Ils nous attrapent systématiquement la main qu’ils ne lâchent que si vraiment on se fâche (Axel ma main, Malaurie celle de Luc) ; Je suis impressionnée par leur résistance physique déjà.
Ils sont très captifs et sans toujours savoir l’exprimer, ils remarquent beaucoup de différences de vie. La religion (avec ici l’islam) les tracasse beaucoup. Ils ont été impressionnés (en nous aussi) quand, à Dakar, d’un coup les hommes se sont mis sur leur petit tapis, la tête dans la même direction, sur les trottoirs et en pleins milieu des routes pour prier. Pendant un moment, le brouhaha s’est arrêté la circulation aussi. Les routes sont d’ailleurs bloquées.
Je sens aussi qu’ils sont contents de passer du temps avec nous et de partager cette vie.